Séquelles du burn-out : ce qu’il faut savoir

pexels-anna-tarazevich-6173659
Burn-out

Séquelles du burn-out : ce qu’il faut savoir

Le diagnostic est tombé : vous souffrez de burn-out. Après plusieurs mois à essayer de vous voiler la face, vous acceptez finalement la réalité. Terrassé par l’épuisement, vous vous laissez guider vers la voie de la guérison. Arrêt de travail, traitements éventuels, accompagnement adapté : vous prenez les mesures nécessaires pour échapper à cette spirale infernale. Vous êtes bien décidé à vous en sortir ! Mais vous vous inquiétez pour la suite. Vous vous interrogez : le surmenage professionnel présente-t-il des conséquences à long terme ? Quelles sont les séquelles d’un burn-out ? On fait le point ensemble.

Garde-t-on des séquelles d’un syndrome d’épuisement professionnel ?

« Le burn-out est un syndrome résultant d’un stress chronique au travail qui n’a pas été géré avec succès. Il se caractérise par une sensation d’épuisement, du cynisme ou des sentiments négatifs liés au travail, ainsi que par une efficacité réduite. »

Définition du burn-out établie par l’Organisation mondiale de la santé.

Le burn-out est la manifestation d’un stress important et continu. C’est pourquoi ses répercussions sur la santé sont assimilables à celles du stress. Notons toutefois qu’un stress aigu modéré ne s’avère pas nécessairement délétère pour l’organisme. En revanche, le stress chronique fragilise le corps à plus long terme.

Pour Marina Bourgeois, spécialiste du burn-out, les conséquences de l’épuisement varient. Elle observe néanmoins que les affections les plus pérennes laissent des marques plus persistantes.

Marie Pezé, psychologue et psychanalyste, auteure de l’ouvrage Le Burn-Out pour les Nuls, précise que la probabilité de garder des séquelles de l’épuisement change en fonction du stade auquel l’individu est arrêté. Les symptômes du burn-out (lien vers article 4) et du stress chronique demeurent réversibles si une solution est vite trouvée pour corriger la situation. En revanche, s’il n’est pas pris en charge rapidement, le syndrome de surmenage peut affecter la santé de façon définitive.

Il apparaît difficile de généraliser les conséquences encourues à long terme par les personnes souffrant d’épuisement professionnel. Retenons que, sans certains cas, le burn-out menace l’intégrité physique et mentale. Appareil intellectuel abîmé, pathologies cardiovasculaires, troubles musculosquelettiques ou encore déséquilibres émotionnels : explorons les séquelles possibles du surmenage.

Quelles sont les séquelles d’un burn-out ?

Les séquelles morales du syndrome d’épuisement

Par abus de langage, le burn-out demeure souvent associé à la dépression. Les premières séquelles auxquelles on pense apparaissent, ainsi, d’ordre psychique. C’est une réalité, le surmenage engendre, dans certains cas, des troubles dépressifs et anxieux, voire des idées noires, qui nécessitent une prise en charge.

Mais les séquelles morales s’étendent au-delà de la santé psychologique. Sentiment d’inutilité, d’impuissance, perte de confiance en soi, chute de l’estime : ces manifestations du burn-out (lien vers article 10) suscitent d’importantes remises en question. On observe que les hommes et femmes confrontés à l’épuisement repensent leur rapport au travail et à leur employeur. Ils se mettent en quête d’un nouveau sens pour leur quotidien professionnel. Dans cette perspective, et même si c’est une démarche positive, le burn-out impacte le cadre d’emploi à long terme.

Dans certains cas, c’est également toute la vie familiale et sociale qui est à reconstruire. En effet, pendant un burn-out, les personnes tendent à s’isoler de leurs proches. L’irritabilité et le cynisme qui caractérisent les individus surmenés touchent directement les relations. Ces séquelles sur l’environnement affectif ne doivent pas être négligées. Se reconstruire et rétablir sa vie sociale post-burn-out (lien vers article 8) requiert du temps.

Les séquelles cognitives du burn-out

Outre les conséquences sur la vie sociale et professionnelle, le surmenage présente des risques pour les facultés cérébrales. La neuroscientifique américaine Amy Arnsten étudie les effets du burn-out sur le cerveau. Elle a mis en évidence que la matière grise du cortex préfrontal diminue après un syndrome d’épuisement.

Cette zone de l’encéphale intervient notamment dans la prise de décisions complexes, le raisonnement ou encore la capacité de synthèse. Lorsqu’elle est endommagée, le patient peut souffrir de difficultés d’attention, de problèmes de mémoire. Sa logique s’en trouve altérée. L’apprentissage de nouvelles tâches devient compliqué.

La chercheuse a également relevé une corrélation entre le burn-out et la taille de l’amygdale. Cette partie du cerveau, qui agit comme un système d’alerte, évalue les informations sensorielles et oriente les réponses émotionnelles. Elle dicte, par exemple, les réactions face à la peur.

Ainsi, pour l’Américaine, la diminution de la matière grise, associée à l’augmentation de l’amygdale, peut susciter de la paranoïa. Cette affection requiert alors une prise en charge spécifique.

Les séquelles physiques du surmenage

Les recherches d’Amy Arnsten démontrent les impacts du stress au travail sur le cerveau. Mais les conséquences biologiques du surmenage s’étendent dans tout l’organisme.

Des troubles cardiovasculaires

Les pathologies cardiovasculaires présentent de nombreuses causes. Elles sont souvent liées à des facteurs biocliniques ou des comportements à risque comme le surpoids, l’hypertension, le tabagisme, ou encore le manque d’activité physique. Cependant, d’autres leviers, tel que le stress, peuvent influencer directement ou indirectement ces affections.

Les chercheurs de l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles) ont rédigé un rapport sur le stress et les risques psychosociaux. Ils y expliquent que le stress chronique engendre l’hypersécrétion d’hormones (les catécholamines et glucocorticoïdes) responsables du syndrome métabolique. Ce syndrome se manifeste notamment par de l’hypertension ou une obésité abdominale, qui menacent le système cardiovasculaire..

Par ailleurs, le stress ressenti par les individus souffrant d’épuisement demeure souvent à l’origine de conduites à risque. On observe, par exemple, une consommation d’alcool ou de tabac importante, une alimentation moins équilibrée, chez les personnes en surmenage. En ce sens, le burn-out contribue indirectement à accroître les risques de troubles cardiovasculaires.

Sortir du burn-out (lien vers article 1) ne suffit malheureusement pas à guérir ces pathologies cardiovasculaires. Les séquelles perdurent.

Des conséquences musculosquelettiques

Dans leur rapport, les scientifiques de l’INRS établissent une corrélation entre insatisfaction au travail et affections musculosquelettiques, notamment du dos. Les spécialistes de l’INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) ont étudié la question dans une expertise collective relative au « Stress au travail et santé ». Ils précisent que « les mécanismes reliant stress et pathologie ne suffisent pas à comprendre les effets du stress dans le domaine de la musculosquelettique. »

Autrement dit, si l’on observe effectivement des liens entre un environnement de travail stressant et des troubles d’ordre musculaire et osseux, le stress à lui seul ne les explique pas. Ces maladies semblent avant tout dues à des contraintes posturales, à des mouvements répétitifs ou à des sollicitations biomécaniques particulières. Retenons néanmoins que le burn-out demeure susceptible d’aggraver des pathologies musculosquelettiques existantes ou sous-jacentes.

Ainsi, le risque de garder des séquelles d’un burn-out est avéré. Intervenir au plus tôt pour guérir de ce surmenage en limitera les conséquences sur votre santé. Vous souhaitez (re)prendre votre vie en main et laisser le burn-out derrière vous une fois pour toutes ? Ne manquez pas notre conférence gratuite « Les 6 étapes pour dire définitivement ADIEU au burn-out ».