Qu’est-ce qui provoque le surmenage professionnel ? Tout ce qu’il faut savoir pour vous en préserver

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Surmenage professionnel

Qu’est-ce qui provoque le surmenage professionnel ? Tout ce qu’il faut savoir pour vous en préserver

Le burn-out fait désormais partie du langage courant. On connaît tous quelqu’un qui, submergé par ses responsabilités, a dû arrêter temporairement de travailler. Vous-même vous sentez peut-être accablé par votre emploi ? Alors vous vous interrogez. Certaines personnes sont-elles plus susceptibles de souffrir d’épuisement professionnel ? Est-ce la faute de l’employeur ? Comment arrive-t-on au surmenage au travail ? Entre environnement et caractéristiques individuelles, découvrez ce qui peut provoquer le burn-out, et comment vous en prémunir.

Les facteurs professionnels du burn-out

Un Collège d’expertise sur le suivi des risques psychosociaux au travail, constitué par l’INSEE, a étudié, de 2008 à 2011, les facteurs psychosociaux de risque au travail. Les chercheurs ont notamment identifié 6 axes contribuant à l’émergence des risques psychosociaux (RPS).

L’intensité du travail et le temps de travail

Les exigences relatives au cadre d’emploi relèvent essentiellement de deux facteurs :

  • la durée du travail, c’est-à-dire l’amplitude horaire pendant laquelle vous exercez votre activité professionnelle ;
  • l’intensité au travail — l’une des 12 étapes du burn-out (lien vers article 3) —, liée aux attentes qualitatives et quantitatives auxquelles vous cherchez à répondre dans le temps alloué.

Des délais courts, une charge importante, un planning fatigant, des objectifs irréalistes : tous ces facteurs perturbent la bonne tenue du poste. S’ils se répètent ou se cumulent, ils peuvent vous conduire au surmenage.

Les exigences émotionnelles

Quand vous échangez avec d’autres individus, notamment ceux qui bénéficient de votre travail, vous devez parfois maîtriser ou façonner vos émotions. C’est le cas de nombreux métiers en relation avec le public, comme les vendeurs, serveurs ou encore personnels navigants dans les avions. Les professionnels de la santé ou de l’action sociale, confrontés à la souffrance, y sont également soumis.

Ces exigences affectives peuvent perturber l’expression de vos sentiments. De même, cumulées à d’autres situations émotionnellement fortes, dans le cadre privé par exemple, elles peuvent vous conduire au burn-out.

L’autonomie

L’autonomie désigne, ici, la possibilité d’être acteur ou actrice de votre vie professionnelle. Vous bénéficiez d’une certaine latitude décisionnelle dans la réalisation de vos tâches. Vous participez aux choix qui vous concernent, qui impactent votre carrière et le développement de vos compétences.

Un manque de liberté au travail se révélera délétère pour vous. C’est d’autant plus vrai si vous y supportez, en outre, des attentes importantes. Ainsi, de fortes exigences combinées à une faible marge de manœuvre favorisent l’apparition d’un syndrome d’épuisement professionnel.

Les rapports sociaux au travail

Les interactions sociales dans le milieu professionnel peuvent revêtir plusieurs aspects :

  • relations entre collègues,
  • rapports hiérarchiques,
  • liens entre l’entreprise et l’employé.

Pour évaluer les risques psychosociaux inhérents à ces relations, plusieurs paramètres sont pris en compte, comme la qualité même des liens, le style de management et l’équité au sein de l’organisation, voire d’éventuelles violences.

Coopération, convivialité et esprit de communauté contribuent à éloigner la menace de surmenage. En revanche, des injustices, des inégalités de traitement ou de reconnaissance et, bien sûr, toute forme de violence favorisent le stress et le mal-être.

Les conflits de valeurs

La vie professionnelle constitue l’un des cinq piliers à prendre en compte pour se reconstruire après un burn-out (lien vers article 8). Le travail contribue pleinement au sens de l’existence de nombreuses personnes. Dès lors, quand le cadre d’emploi suscite des conflits de valeur, vous pouvez ressentir une véritable souffrance éthique.

Si les exigences de votre métier heurtent votre conscience professionnelle, votre santé mentale est engagée. Bâcler vos tâches, trahir vos principes, devoir mentir aux clients ou encore nuire aux autres ou à la planète : toutes ces situations sont source de tensions et peuvent participer au burn-out.

L’insécurité de la situation de travail

Le dernier axe identifié par les experts concerne le sentiment d’insécurité que peuvent ressentir certaines personnes à l’égard de leur travail :

  • une inquiétude socio-économique : peur de perdre votre emploi, de ne pas pouvoir faire face à l’inflation, de ne pas générer suffisamment de revenus pour les indépendants… ;
  • une insécurité face à des changements subis : modification de vos conditions de travail, évolution de poste, réorganisations dans l’entreprise…

Ce sentiment d’insécurité constitue un risque psychosocial qui concourt à l’émergence du syndrome d’épuisement professionnel. Notons toutefois que la tolérance à l’incertitude, et la perception même du danger varient d’un individu à l’autre.

Les caractéristiques individuelles qui contribuent à l’épuisement professionnel

Outre les facteurs environnementaux et collectifs que nous venons d’évoquer, des spécificités plus personnelles participent au risque de surmenage professionnel.

Le vécu

Nous venons de l’évoquer, la tolérance au risque n’est pas la même pour tous. Votre passé et votre éducation affectent vos perceptions. Ainsi, plusieurs personnes vont apprécier différemment une situation de travail similaire. Chez certaines, le vécu va modérer le danger quand, pour d’autres, il va l’intensifier.

Votre origine sociale, l’évolution de votre carrière, votre trajectoire salariale, une expérience de licenciement ou de chômage : ces paramètres influencent vos réactions individuelles face à un facteur environnemental collectif. Dès lors, votre histoire peut maximiser, ou réduire, les risques pour vous de sombrer dans un syndrome d’épuisement professionnel.

Les contraintes extra-professionnelles

L’équilibre entre la vie personnelle et la vie professionnelle constitue l’une des quêtes du XXIe siècle. Si l’on aspire à dissocier les deux, dans la réalité c’est rarement faisable. Laisser ses problèmes domestiques à la porte de la maison s’avère aussi compliqué qu’occulter totalement les difficultés du bureau quand on est en famille. Souvent, les contraintes individuelles aggravent les situations d’épuisement au travail.

C’est pourquoi, même si l’on parle de surmenage professionnel, agir uniquement sur l’environnement de travail pour sortir du burn-out (lien vers article 1) demeure incomplet. À l’inverse, un cercle familial bienveillant peut devenir une véritable ressource pour aider un proche en burn-out (lien vers l’article 7).

Les traits de personnalité

De la même manière que le vécu, les traits de votre personnalité affectent la façon dont vous percevez vos conditions de travail. Ils jouent également un rôle dans votre gestion du stress, reconnu comme une cause de l’épuisement psychologique (lien vers article 5). Ainsi, en fonction de votre caractère, vous vous révélerez plus ou moins sujet à la fatigue psychique professionnelle.

Par ailleurs, nous sommes tous sous l’influence de mécanismes inconscients, issus de réflexes ancestraux ou de notre éducation :

  • recherche permanente de la perfection,
  • volonté constante de satisfaire les désirs et besoins des autres,
  • sentiment d’urgence à accomplir les tâches qui nous incombent,
  • tendance à refouler nos émotions…

Tous ces automatismes impactent votre fonctionnement quotidien. Si vous ne savez pas prendre vos distances par rapport à ces processus qui vous guident, le burn-out demeure une menace.

Comment arrive-t-on au surmenage au travail ? Les clés pour vous en prémunir

On l’a vu, le syndrome d’épuisement professionnel provient à la fois d’éléments collectifs, environnementaux, et de facteurs individuels. La prévention reste le meilleur moyen d’échapper au surmenage et, ainsi, d’éviter les potentielles séquelles du burn-out (lien vers article 2).

Adapter votre environnement professionnel pour prévenir le surmenage

L’article L. 4121-1 du Code du travail impose aux entreprises une obligation générale de sécurité. Autrement dit, l’employeur doit protéger la santé physique et mentale de ses employés. Cela passe notamment par l’évaluation et la prise en compte des risques psychosociaux. Temps de travail, organisation de la charge, cadre relationnel, définition des missions : c’est à la société qui vous embauche de régler ces aspects.

En revanche, choisir un métier en accord avec vos valeurs demeure de votre responsabilité. Il vous appartient également, en fonction de votre tolérance au risque et de votre besoin d’autonomie par exemple, d’opter pour un emploi salarié ou indépendant. Ce faisant, vous minimiserez les probabilités de subir un burn-out.

Travailler sur vous pour éviter le burn-out

Enfin, bien vous connaître demeure essentiel pour vous préserver d’un contexte professionnel éreintant et stressant. Analysez votre vécu, comprenez votre caractère, découvrez votre personnalité profonde. Vous saurez alors identifier les situations dangereuses pour vous et trouver vos réelles appétences. Modifiez les mécanismes inconscients qui vous usent, vous serez armé pour affronter les moments critiques de votre carrière.

Ainsi, différents facteurs conduisent au surmenage. C’est le cumul de plusieurs d’entre eux qui provoque, souvent insidieusement, le syndrome d’épuisement professionnel. Entre environnement collectif et caractéristiques individuelles, il est possible d’agir à plusieurs niveaux pour vous en prémunir. Vous voulez prendre les choses en main dès à présent ? Regardez notre conférence gratuite « Les 6 étapes pour dire définitivement ADIEU au burn-out ».