Se rétablir après un burn-out : un processus qui demande du temps
Se rétablir après un burn-out : un processus qui demande du temps
Voilà déjà plusieurs semaines que le couperet est tombé : vous souffrez d’épuisement professionnel. Votre médecin vous a prescrit un arrêt de travail et vous tentez, tant bien que mal, de reprendre pied. Vous avez l’impression de ne pas récupérer assez vite. Votre convalescence vous semble interminable. Vous vous interrogez : il faut combien de temps pour se remettre d’un burn-out ? De la durée de guérison aux étapes par lesquelles vous devrez passer, nous vous guidons à travers le processus de rétablissement du burn-out.
Combien de temps pour se remettre d’un burn-out ?
La période de convalescence après un syndrome d’épuisement professionnel varie en fonction des individus. Une chose demeure certaine : elle se compte en mois, et non en jours !
La durée de l’arrêt de travail en cas d’épuisement professionnel
L’arrêt maladie ne devrait pas excéder deux à trois mois pour un syndrome d’épuisement sans complication. C’est ce qu’explique la psychologue suisse Catherine Vasey, experte du sujet, dans une vidéo pour Le Monde. Cela implique néanmoins qu’un accompagnement efficace soit mis en place pour sortir du burn-out (lien vers l’article 1).
Dans les faits, aucune recommandation médicale n’existe sur la question. La durée de l’arrêt prescrit dépend donc, entre autres, du professionnel de santé que vous consultez. Notez que votre médecin pourra vous préconiser un repos de deux semaines pour commencer, comme dans le cas d’un surmenage passager. Il réévaluera votre état à l’issue de cette période et pourra alors prolonger votre arrêt si nécessaire.
Quoi qu’il en soit, si vous vous trouvez en situation de burn-out, ces quinze jours ne suffiront pas à vous remettre sur pied. Votre corps a besoin de temps pour se rétablir.
Le temps nécessaire à la reconstruction après un burn-out
Guérir de l’épuisement professionnel, ce n’est pas uniquement retrouver un semblant d’énergie et repartir de plus belle. Le docteur Olivier Spinnler, psychiatre et psychothérapeute à Lausanne, rappelle que la reprise s’appréhende en douceur et de façon progressive.
Le délai nécessaire à votre reconstruction post-burn-out (lien vers l’article 8) dépend de nombreux facteurs, comme le temps que vous avez mis pour franchir les 12 étapes du burn-out (lien vers l’article 3). Certains spécialistes constatent que la période de convalescence dure aussi longtemps que cette phase pré-épuisement. D’autres considèrent que la guérison requiert la moitié de cette durée. Celle-ci s’avère toutefois difficile à évaluer dans la mesure où l’on ne remarque généralement pas les premiers symptômes du burn-out (lien vers l’article 4).
En réalité, d’autres paramètres pèsent sur le calendrier de rétablissement :
- l’intensité du syndrome ;
- le contexte professionnel (ambiance en entreprise, relations avec la hiérarchie, charge, reconnaissance…) ;
- l’accompagnement dont vous bénéficiez, tant médical et psychologique que personnel ;
- vos propres ressources pour affronter cette épreuve, votre résilience.
Catherine Vasey précise que retravailler et revivre normalement nécessite plusieurs mois. En outre, consolider l’équilibre atteint requiert aisément six mois supplémentaires. Ce processus suit une logique que nous allons détailler.
Quelles sont les étapes pour guérir de l’épuisement professionnel ?
Avant toute chose, sachez que vous faire accompagner par un spécialiste du burn-out apparaît indispensable à votre rétablissement. Vous ne pourrez pas franchir seul les trois paliers que nous allons explorer.
1. La récupération
Le syndrome d’épuisement professionnel vous fatigue physiquement et psychologiquement. Recouvrer de l’énergie et remettre votre organisme d’aplomb constitue la première étape de votre convalescence. Il s’agit alors de retrouver un sommeil de qualité, sans avoir recours à des somnifères ou autres hypnotiques destinés à faciliter l’endormissement, ou à allonger les nuits.
Pendant cette phase, vous vous attachez à pratiquer une activité physique quotidienne. Catherine Vasey préconise au moins une heure d’exercice par jour. Vous pouvez vous adonner à un sport, mais aussi mettre à profit vos déplacements : marche, course à pied, vélo. Le bricolage et le jardinage constituent également des activités physiques recommandées par l’Assurance maladie.
D’un point de vue psychologique, durant cette période, évitez, autant que possible, les sources de stress.
2. La dynamisation
Quand vous avez récupéré, que votre organisme a retrouvé de l’énergie, vous pouvez commencer à préparer la suite. C’est ce que l’experte du burn-out appelle la dynamisation. La tâche consiste, d’abord, à analyser votre vie afin de mettre en évidence les facteurs personnels et professionnels propices au surmenage.
Puis, vous pourrez identifier vos leviers pour y faire face. Avec l’aide du spécialiste qui vous accompagne, vous instaurez des techniques pour gérer votre charge de travail ou affronter les situations anxiogènes. Vous apprenez à percevoir vos limites et à les poser. Vous entraînez votre assertivité pour savoir dire non. Cette étape est la clé pour vous réconcilier avec le monde professionnel.
Par ailleurs, un burn-out peut générer des séquelles (lien vers l’article 2), notamment cognitives. En effet, les hormones du stress affectent le cerveau. Difficultés d’attention, problèmes de mémoire, altération de la logique : les conséquences potentielles sont multiples. Votre convalescence vise également à recouvrer toutes vos facultés, afin de reprendre dans les meilleures conditions.
3. Le retour au travail
Cette étape, indispensable à votre totale guérison, ne doit pas être négligée. Le premier enjeu consiste à identifier le bon moment pour reprendre le chemin du travail. Trop tôt, vous risquez de ne pas être véritablement armé et de rechuter. Trop tard, le danger est de vous laisser envahir par le découragement. Lorsque vous êtes reposé et prêt à revivre normalement, lancez-vous.
Pas question, cependant, de revenir au bureau comme si vous ne l’aviez jamais quitté. Marie Pezé, psychologue et auteure du Burn-out pour les nuls, conseille d’identifier avec l’entreprise les perspectives d’aménagements. Temps partiel thérapeutique avec augmentation progressive des heures, changement d’affectation : toutes les options doivent être étudiées.
Dans certains cas, le retour à votre poste ne s’avère pas réalisable. Envisagez alors une reconversion. Dans le cadre du dispositif de prévention de la désinsertion professionnelle, vous pourrez effectuer un bilan de compétences et vous former à un nouveau métier.
Vous l’aurez compris, répondre précisément à la question « combien de temps pour se remettre d’un burn-out ? » se révèle impossible. De nombreux facteurs entrent en jeu dans le processus de guérison. La durée de convalescence varie donc d’un individu à l’autre. Cependant, chacun suit les mêmes étapes vers le rétablissement, et vous faire accompagner demeure indispensable pour retrouver une vie normale. Aider les personnes qui souffrent de burn-out, c’est notre mission. Découvrez notre conférence gratuite « Les 6 étapes pour dire définitivement ADIEU au burn-out », conçue spécialement dans cet objectif.